Le picage chez les poules, comment l’éviter?
Comment éviter que l'ordre hiérarchique de votre poulailler dégénère, et que faire si vous constatez des comportement de picage chez vos poules?
Mug - "Je travaille dur pour que mes poules aient la belle vie"

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Cet article est la suite de « L’impitoyable hiérarchie des poules« , qui présentait le principe de l’ordre hiérarchique, sans pour autant expliquer comment faire si la situation venait à déborder, car il était déjà plutôt long.

Attention, il y a une image de points de suture plus bas, si vous risquez de vous évanouir fermez les yeux!

Pourquoi les poules se piquent entre elles?

 

Les poules régulent leur hiérarchie  par des méthodes un peu brutales, telles que… des coups de bec. 

Nous, pacifiques humains, trouvons ces méthodes un peu barbares. Mais pour vos mignons petits volatiles, rien de plus normal que de balancer des violents coups de bec pointu sur la tête de ses collègues pour leur rappeler qui prend les décisions. 

 

Les poules s’en accommodent très bien, c’est juste leur fonctionnement naturel, celui qu’on leur a appris quand elles étaient poussins.

Sauf que parfois… ça dérape. On se laisse emporter. C’est le coté obscur des gallinacées : ces picages peuvent aller jusqu’à des blessures  plutôt graves, voire même jusqu’à la mort. 

Les poules sont parfois assez impressionnantes dans le domaine des  bagarres. 

Il vaut toujours mieux être informé et savoir à quoi sont dus les problèmes de picage chez les poules, et surtout comment les éviter. 

 

Pour ceux qui ne l’ont pas encore vécu, voyons à quoi ça ressemble, et ce que vous pouvez faire. 

Qu’est-ce que le picage entre poules?

Il y a encore quelques jours, vous aviez des petites poules innocentes qui trottinaient joyeusement dans votre jardin.

Et du jour au lendemain vous vous retrouvez avec des  petites brutes sorties tout droit de Fight Club.
Tyler Durden version volaille.  

C’est comme ça qu’on fait régner la discipline chez les poules. Vous ne pouviez pas trop y couper, tout le monde passe par là, mais c’est un peu déstabilisant quand votre gentille petite poule innocente vous montre son coté obscur le jour où vous lui présentez une nouvelle colocataire.

D’un seul coup vous la surprenez à mettre de grands coups de bec à la nouvelle jusqu’à la terroriser. Un caractère belliqueux que vous ne lui aviez jamais connu.

C’est ainsi que s’instaure un ordre social, qui permettra une vie en communauté bien organisée par la suite. Un mal pour un bien. Du moins la plupart du temps.

Les blessures liées au picage

En piquant et en arrachant des petites plumes, les poules peuvent « accidentellement » créer des petites plaies.

La vue de la peau déplumée et rougie par les coups de becs, ou même la vue du sang, va les attirer.
Eh oui, les poules ne sont pas végétariennes, et la vision de chair fraiche peut leur donner envie d’y gouter. D’autant plus que la couleur rouge les excite comme des petits taureaux! On ne va pas se mentir, le pire peut arriver dans ces cas là. Mais épargnons les détails à nos petits cœurs sensibles.

Protéger les poules victimes de picage

Pour éviter que les poules ne soient excitées par la vue de sang ou de peau irritée, il n’y a qu’une solution, un peu bête mais efficace : il faut tout simplement leur cacher.

En commençant par isoler l’animal blessé jusqu’à ce que sa plaie ait cicatrisé. Si les blessures sont profondes et/ou étendues, ou que les autres continuent à l’attaquer, elle a besoin de soins et de repos dans un endroit calme.
Les poules n’aiment pas les faibles et auront encore plus envie d’attaquer une poule blessée. Il faut parfois prendre la décision de l’isoler jusqu’à ce qu’elle ait repris assez de forces pour pouvoir se faire respecter.

 

🚑 Réintroduire une poule blessée

Attention, même si elles se connaissent depuis des années, lorsque vous allez ramener la poule après une période de convalescence, les autres vont la « tester », et lui rappeler sa place dans la hiérarchie à coups de bec. Et si elles voient une zone déplumée et toute tendre… c’est sans doute à cet endroit stratégique qu’elles piqueront (de si mignonnes petites volailles qui peuvent être aussi cruelles, c’est incompréhensible). Donc restez bien aux alentours quand vous réintroduisez une poule blessée.

 

🚑 Protéger les blessures

Si une poule a été blessée ou a une zone de peau rouge qui pourrait attirer les picages, il est possible de cacher cette zone avec un spray argenté.

Si vous avez deja amené d’autres animaux chez le vétérinaire pour les faire recoudre (cet article est sponsorisé par mon chat et ses 50 points de suture annuels 😒), il vous a certainement rendu votre animal avec une sorte de pellicule argentée par dessus sa plaie.

Il s’agit de poudre d’aluminium, en aérosol. Celui-ci va recouvrir les plaies, les protéger des éléments extérieurs, et dans notre cas, cacher les blessures pour que les autres ne soient pas tentées d’y  mettre des coups de bec.

(Nettoyer et désinfecter les plaies avant l’application du produit)

Vous êtes observateurs, il ne s’agit pas d’un volatile mais d’un chat.

Essayer d’éviter le picage en amont

Rappelez vous : (c’est juste ma traduction perso d’un article de Mike The Chicken Vet que j’adore, chacun ses passions…) 

Une fois qu’une poule est dominante, elle fera comprendre à quiconque se soucie de regarder qu’elle :

⭐ mange en premier
⭐ mange les meilleures choses
⭐ décide si et quand quelqu’un d’autre peut manger.

Si vous avez l’un de ces dirigeants fascistes dans votre troupeau, vous ne pouvez pas faire grand-chose pour «A» et «B», mais il est important de vous assurer que «C» est impossible. Avoir plusieurs postes d’alimentation, espacés d’au moins 6 ou 8 pieds aidera à contrôler sa tendance à «garder» la nourriture.

Gérer l’accès aux ressources

 

Les poules ne se chamaillent pas sans raison. Elles mettent justement en place ce fonctionnement hiérarchique très précis pour s’éviter l’effort de se disputer tous les jours pour savoir qui mange en premier.
La hiérarchie se cristallise sur les objets qui ont beaucoup de valeur pour les poules. Ce sont ceux qui satisfont les besoins élémentaires : l’eau, la nourriture, la sécurité et le bien-être.

Donc si vous n’avez qu’une seule mangeoire, la compétition est simple et basique : les poules dominantes mangent en premier, et s’il en reste, les autres pourront se partager tout ça.

Tandis que si vous multipliez les mangeoires, la compétition est bien moins serrée, la poule située tout en bas de l’échelle parviendra plus facilement à attraper quelques graines de haute valeur (tournesol par exemple). Privilège qu’elle n’aurait jamais eu dans le cas d’une mangeoire unique.

Multiplier les objets de valeur rend la compétition moins féroce.

La nourriture en abondance perd de sa valeur (dans le sens où, comme elle n’est pas rare, on ne se bat pas pour l’avoir), ce qui résout souvent bien des problèmes.

On peut étendre cette remarque à un autre élément de grande valeur : l’espace. Plus vos poules sont serrées dans un terrain trop petit, et plus vous rencontrerez de problèmes de picage.

Introduire les nouvelles poules progressivement

Nous y reviendrons plus tard dans un autre article. Ou dans plusieurs articles. Puisque je me retiens pour ne pas écrire une encyclopédie à chaque fois que j’aborde ce sujet 😆  j’ai encore pas mal de réserves.

Mais j’écrirai un article plus complet et documenté (et pas avec des photos de chats et de chèvres cette fois) à l’occasion de la prochaine introduction de poules adultes dans mon groupe de volatiles pas toujours très douces.

L’introduction de nouvelles poules est délicate, car il faut remodeler tout l’ordre hiérarchique en tenant compte des nouveaux éléments. Elles ne se contentent pas de placer les nouvelles tout en bas par défaut, c’est bien plus complexe.
Ne vous contentez surtout pas de les mettre ensemble puis de reprendre votre vie!
Pour vous c’est peut être un événement insignifiant, mais pour elles c’est un très ennuyeux  bouleversement de leur organisation, et ce sont les nouvelles qui risquent d’en pâtir sévèrement.
Pour faire très simple, il vous faudra :

  • d’abord respecter une période de quarantaine (qui sait quelles bactéries les nouvelles transportent avec elles).
  • Après cette quarantaine, vous pouvez créer un petit enclos séparé afin que les deux groupes puissent se voir à travers le grillage.
  • Puis, après quelques jours/semaines, mélanger les deux groupes avec précaution. Déposer les nouvelles dans le poulailler à la nuit tombée semble plus pratique.
  • Le lendemain matin, elles se réveilleront ensemble et se mesureront les unes aux autres, mais bien plus gentiment que si elles n’avaient pas eu l’occasion de se fréquenter avant. Pensez à rajouter des mangeoires et abreuvoirs pour que les nouvelles poules puissent avoir accès à l’eau et à la nourriture. Quelques cachettes pourront peut être aussi leur rendre service!

C’est un résumé très rapide, mais vous avez maintenant une idée globale des étapes à respecter pour éviter les problèmes.

Ces quelques conseils de base sont valables pour la hierarchie habituelle et normale.

Si vous constatez de vrais gros problèmes liés au picage (une poule qui arrache des plumes aux autres en permanence et les mange) nous ne sommes plus dans le cadre d’un établissement normal de hiérarchie. Il faut chercher du coté d’éventuelles carences alimentaires et dans ce cas, supplémenter cette poule, et encore mieux, toutes les poules.

 

Vous en savez désormais un peu plus sur la façon dont vous pouvez maintenir la hierarchie du groupe à un niveau normal.

C’est à dire un groupe qui se régule de lui-même, naturellement.

Les problèmes viennent finalement le plus souvent des humains. Problèmes d’alimentation, d’espace, d’introduction de membres extérieurs, ou bien parfois… mélange de races et couleurs différentes!

Sinon, quelques intimidations et mises au point musclées de temps en temps, et votre petit troupeau trouvera de lui même son mode de fonctionnement idéal sans aucune intervention de votre part.

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